Point sur les microplastiques et les contaminants Natascha Schmidt et Vincent Fauvelle
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« Imaginons être un poisson, nageant au milieu de l’Atlantique, à la recherche de nourriture et d’aventures ! Quand soudain… après avoir traversé des espaces désertiques, bleus, sans avoir trouvé une seule proie facile pour se rassasier, on se retrouve tout à coup dans l’ombre de grandes structures végétales jaunâtres qui bloquent la lumière. Les rayons de soleil n’arrivent pas à pénétrer cette épaisse couche de Sargasses pour illuminer les masses d’eau en-dessous. Malgré le manque de lumière, on se trouve chanceux d’avoir trouvé cet endroit ; c’est une oasis au milieu du désert, une explosion de vie. C’est aussi un endroit idéal pour capturer des crevettes et crabes qui eux aussi sont venus trouver refuge dans l’agglomération algale. D’un rapide coup de nageoire on est au milieu du radeau, on ouvre la bouche et… on recule, effrayé. Quelque chose de dur, tranchant s’est coincé dans notre gorge et nous coupe le souffle !
Ce qui est arrivé à notre petit poisson est symptomatique d’une problématique grandissante : l’invasion à large échelle de nos océans par nos déchets plastiques. On les retrouve sous toutes les formes : macrodéchets (> 5 mm), microplastiques (< 5 mm) et contaminants. La dégradation des plastiques est lente et complexe, elle se fait sous l’action des vagues, de l’exposition aux UVs, ou encore de la dégradation bactérienne en fonction du degré de vieillissement des déchets. Alors que les macro-déchets peuvent avoir un effet délétère pour la faune et l’habitat environnant par action mécanique, ils peuvent également être une source de contaminants (e.g., par le relargage des additifs de plastique qui sont des substances toxiques), et ainsi agir chimiquement sur les espèces cibles, par accumulation ou bien par action pseudo-hormonale (on parlera alors de perturbateurs endocriniens).
L’expédition Transatlantique à bord du Yersin nous permet de mesurer avec précision tout au long du voyage l’occurrence de ces contaminants dans l’eau de mer, le zooplancton, les Sargasses, et les particules atmosphériques. Grâce à nos prélèvements nous pourrons effectuer des analyses qui nous permettrons d’améliorer nos connaissances sur :
- la distribution spatiale de ces substances,
- leur devenir dans les différents compartiments étudiés. »