Sous l’océan… par Thierry Thibaut
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Thierry THIBAUT, chef de l’expédition, nous raconte sa première plongée sous le premier radeau de Sargasses découvert le 26 juin.
« Une première pour l’équipe, dès le levé du jour, la passerelle donne l’alerte : un radeau de sargasses est en vue ! Immédiatement l’équipe Science est en branle-bas de combat. Les plongeurs s’équipent. Pendant ce temps, l’équipage pêche des gros thons pélagiques (Thunnus atlanticus) et des dorades coryphènes (Coryphaena hippurus).
Le zodiac est mis à la mer pour prélever des échantillons du radeau et faire des photos. Dès la mise à l’eau une surprise de taille se révèle… Le radeau est épais, un mur d’algues de 6-7m avec, en dessous, l’obscurité inquiétante. Qui cache la réalité promeut l’imaginaire.
Le bord du radeau est constitué par une ceinture de flotteurs, et lorsque l’on plonge on se retrouve devant une énorme masse d’algues : le noir s’impose et sans phare on n’y voit rien du tout !
Mais force est de constater qu’autour de cette masse sombre la vie grouille : on observe de très nombreuses balistes océaniques (Canthidermis sufflamen) et des comètes saumon (Elagatis bipinnulata) qui se déplacent très vite de manière désordonnée. Autour du radeau, dans le bleu océan, les coryphènes (Coryphaena hippurus) se déplacent par groupe de 3 ou 4. On distingue des carangues de deux espèces différentes : la carangue crevalle (Caranx hippos) et la carangue dentue (Pseudocaranx dentex). Enfin, des sérioles juvéniles (Seriola rivoliana) en banc mélangés avec les carangue dentue sont visibles. Concernant les invertébrés, on a croisé un cténophore à aile tachetées (Ocyropsis maculata). »