Conte sur l’eau, par Pierre SAMUEL

Conte sur l’eau, par Pierre SAMUEL


Notice: Trying to access array offset on value of type bool in /var/www/html/sargasses.mio.osupytheas.fr/wp-content/plugins/wp-social-sharing/includes/class-public.php on line 81

Pierre SAMUEL, très attaché au bateau, connaît son histoire et nous raconte les missions qu’il a effectué. Lui aussi se rend compte du travail accompli à bord et de l’ambiance idyllique qui y règne. Voilà un court récit, écrit au dessus des vagues :

« Entre deux coups de roulis, je glisse quelques lignes sur la mission.

L’Antéa est parti de Lorient, une commune de Bretagne, en août 2016, direction l’océan indien via le canal de Suez, pour des missions à La Réunion, Mayotte, Madagascar, puis des escales en Afrique du Sud avant de rejoindre le Brésil. Après les missions du Brésil, nous avons rejoint Cayenne, afin de se mobiliser pour la mission Sargasses.

18 jours que nous sommes tous ensemble dans cette « traque » aux Sargasses, expédition maritime peu banale, à travers les eaux de Guyane jusqu’à se frotter au triangle des Bermudes en passant par la Guadeloupe. Pas facile de trouver ces fameux « radeaux » de Sargasses, ils répondent aux mêmes caprices que la mer, ainsi que de la météo qui l’accompagne. Tant bien que mal, les stations s’effectuent au fil des jours, et petit à petit nos scientifiques s’habituent aux « pas de danses » à adopter sur l’Antéa par mer agitée.

L’équipage à pied d’œuvre pour faire fonctionner le navire se montre à la hauteur. Le roulis n’empêche pas la cuisine, la chaleur des machines ne perturbe pas nos mécaniciens, les coups d’épuisette à bout de bras ne font pas broncher les gars sur le pont et le démaillage des Sargasses dans le chalut concerne tout le monde à bord. J’apprécie de sentir cette cohésion naturelle malgré les mouvements fatiguant du bateau.

Quand le calme revient, les regards sur la mer changent : oui, elle est là, puissante et imprévisible, elle apprend l’humilité.

J’essaie au mieux de gérer notre communauté, au large, loin de tout, l’expérience de tous est importante et j’en tiens compte.

Nous n’allons pas revenir à terre avec des colliers de Sargasses autour du cou, mais plutôt un bon éventail de prélèvements, et nous verrons ce que vont nous dire tous ces échantillons et analyses sur cette Nouvelle Mer de Sargasses. On a encore tellement de chose à apprendre des océans.

Au final, tous ces tours d’hélice et les 2000 milles déjà presque parcourus ensemble, nous resterons en mémoire, même si ce n’est qu’une étape dans le parcours de l’Antéa.

Doux roulis sous onde tropicale d’alizés. »

Les commentaires sont clos.